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L’automne passa. L’hiver s’écoula tout entier ; mais mon souvenir ne s’effaçait point d’un détail et je sais peu d’époques aussi désastreuses dans ma vie, peu de mois aussi vides que ceux-là.

J’avais cru recommencer une existence nouvelle, j’avais cru fixer pour longtemps, peut-être pour toujours, mon intimité amoureuse et tout croulait avant les noces. Je ne gardais même pas dans la mémoire une heure d’union véritable avec cette petite ; non, pas un lien, pas une chose accomplie, rien qui pût me consoler même par la vaine pensée que, si je ne l’avais plus, du moins je l’avais eue et qu’on ne m’ôterait pas cela…

Et je l’aimais ! Oh ! que je l’aimais, mon Dieu ! J’en étais venu à croire qu’elle avait raison contre