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Roland ! Roland ! Quand le journal tourne à la météorologie, cela signifie : manque de femmes.

Après le dîner, un voisin de table d’hôte qui se dit marquis de Ravenal nous conduit calle de las Sierpes, voir danser les Sévillanes. L’une d’elles, la señorita Lola est enfin jolie. Nous la faisons venir dans notre loge après lui avoir jeté des bouquets de quatre sous. Elle dit qu’elle a seize ans et qu’elle est vierge, comme deux de ses amies. Un mot de Louÿs qui n’était pourtant pas drôle : « Es una epidemia en Sévilla, » la fait rire pendant plusieurs minutes aux éclats.


La señorita Lola est à marquer d’une étoile au crayon bleu. Elle a le nez andalou si drôlement busqué en point d’interrogation retourné ; des yeux fendus avec une pureté de compas ; les bras et la taille maigres et le corsage plein. C’est une pur sang. Je vais apprendre l’espagnol.

Auj. d’h. Bilitis 108.109.


Lundi 14.


Louÿs s’entend avec un professeur d’espagnol qui lui donnera demain sa première leçon. Je refuse de pénétrer cette langue ridicule.


Après le déjeuner, visite à la Cartuja ; immense fabrique de céramique où sont occupées quinze