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blessé. Nos querelles devinrent plus fréquentes, plus âpres, plus brutales aussi. Elle s’accrochait à ma vie avec une sorte de fureur. C’était pur égoïsme et passion personnelle. Son âme foncièrement mauvaise ne soupçonnait même pas qu’on pût aimer autrement. À tout prix, par tous les moyens, elle me voulait enfermé dans la ceinture de ses bras.

Je m’échappai enfin.


Cela se fit un jour, tout à coup, après une scène entre mille, simplement parce que c’était inévitable.

Une petite gitana, marchande de corbeilles, avait monté l’escalier du jardin pour m’offrir ses pauvres ouvrages de joncs tressés et de feuilles de roseaux. J’allais lui faire une charité, quand je vis Concha s’élancer vers elle et lui dire avec cent injures qu’elle était déjà venue le mois précédent, qu’elle prétendait sans doute m’offrir bien autre chose que ses corbeilles, ajoutant qu’on voyait bien à ses yeux son véritable métier, que si elle marchait pieds nus c’était pour montrer ses jambes, et qu’il fallait être sans pudeur pour aller ainsi de porte en porte avec un jupon déchiré à la chasse aux amoureux. Tout cela, semé d’outrages que je ne vous répète pas, et dit de la voix la plus rogue. Puis elle lui arracha toute sa marchandise, la brisa, la piétina… Je vous laisse à deviner les sanglots et