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diatement si parfaite, si harmonieuse, qu’ils la gardent immobile, pour en connaître pleinement la multiple volupté. Un des seins de Chrysis se moule sous le bras qui l’accole avec force. Une de ses cuisses est brûlante entre deux jambes resserrées, et l’autre, ramenée par-dessus, se fait pesante et s’élargit. Ils restent ainsi sans mouvement, liés ensemble, mais non pénétrés, dans l’exaltation croissante d’un inflexible désir qu’ils ne veulent pas satisfaire. Leurs bouches seules, d’abord, se sont prises. Ils s’enivrent l’un de l’autre en affrontant sans les guérir leurs virginités douloureuses.

On ne regarde rien d’aussi près que le visage de la femme aimée. Vus dans le rapprochement excessif du baiser, les yeux de Chrysis semblent énormes. Quand elle les ferme, deux plis parallèles subsistent sur chaque paupière et une teinte uniformément terne s’étend depuis les sourcils brillants jusqu’à la naissance des joues. Quand elle les ouvre, un anneau vert, mince comme un fil de soie, éclaire d’une couronne de couleur l’insondable prunelle noire qui s’agrandit outre mesure sous les longs cils recourbés. La petite chair rouge d’où coulent les larmes a des palpitations soudaines.


Ce baiser ne finira plus. Il semble qu’il y ait sous la langue de Chrysis, non pas du miel et du