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Cette histoire causa quelque scandale, et les femmes ne furent pas éloignées de penser que Biôn était un homme abominable. Ce fut bien pis quand Rhéa, qui voulait toujours connaître la fin dernière des récits et le sort de tous les personnages, eût demandé :

« Qu’arriva-t-il ensuite ? »

Car Clinias termina ainsi :

« Avant le soir du même jour, Biôn la vendit comme esclave à un chef nomade de la plaine, et il ne sait ce qu’elle est devenue. »

Les femmes s’indignèrent, mais Thrasès parlait déjà :

« C’était son droit le plus évident. Ne lui avait-elle pas dit : Je t’appartiens ! Le propre des choses qui appartiennent est de pouvoir être vendues. Il n’y a rien à dire là-contre, et d’ailleurs c’était une petite sotte qu’il a bien fait de négliger.

Mélandryon fut plus sévère :