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III


Le soleil était brûlant quand Biôn s’éveilla et prit son sac de peau pour continuer sa route. La maison, déserte.

Il regretta de ne pas rencontrer l’Hôte, mais ne s’étonna point de ne pas revoir la compagne de la nuit. Elle avait trop de sagesse pour se livrer à un adieu.

Il se mit en marche.

Le chemin qu’il suivait le long des roseaux du Nil était si éblouissant qu’il le quitta bientôt pour un petit sentier qui traversait les champs marécageux et se dirigeait vers le bois.

Un hippopotame endormi avait écrasé tout un champ de riz sous sa vaste chair lilas et rose, et la dévastation qui l’entourait était le fait de sa gueule poilue. Biôn l’eut rapidement dépassé. Peu de temps après, il entrait dans l’ombre des mimosas.

Un cri joyeux l’arrêta. Un cri si tendre ; si reconnaissant, si gonflé de bonheur parfait, que Biôn se