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AVANT-PROPOS


Je voudrais expliquer en peu de mots comment j’ai été amené à préparer ces morceaux choisis des littératures classiques.

Personne ne peut avoir la prétention de découvrir une page oubliée dans l’immense bibliothèque où nous apprenons le grec et le latin. On me l’a fait assez comprendre le jour où j’ai eu l’imprudence de présenter Méléagre ; tout le monde le connaissait par cœur, bien qu’il fût, pour une bonne part, inédit dans notre langue. Je l’ai senti plus nettement encore, lorsque ayant envoyé Bilitis à un éminent professeur de faculté, ce savant (ancien élève de l’École d’Athênes, chargé du cours d’archéologie grecque) m’écrivit négligemment qu’il l’avait lue avant moi. Sa lettre était d’ailleurs charmante.

Non certes, je ne découvrirai rien. On aurait tort de soutenir que même les gens du monde se bornent généralement à parcourir l’Odyssée avec Daphnis et Chloé, ou bien qu’ils connaissent Anti-