Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 3.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



(FRAGMENTS)


Comme ils suivaient au hasard un sentier de la forêt, ils arrivèrent à un carrefour où le chemin se partageait ainsi qu’une patte de cygne, en trois rayons écartés. Dans un tel lieu Œdipe fit périr son père.

Au milieu du carrefour se dressait un hermaphrodite de marbre, ithyphallique et nu. Rhéa, qui ne passait jamais devant une image divine sans lui faire une offrande, suspendit au phallus sa couronne de lierre, et murmura l’invocation.

Un miroir et un caducée étaient sculptés sur le socle. Plus bas on lisait ces vers, gravés en grandes lettres creuses :

« Fils d’Hermès, protège les voyageurs solitaires.
« Fils d’Aphrodite, choisis leurs compagnes de couche. »

Et un passant avait écrit le matin même sur l’autre face du piédestal : « À Kleona, l’auberge est bonne et la fille est toujours contente. »