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LA COUPE


Lykas m’a vue arriver, seulement vêtue d’une exômis succincte, car les journées sont accablantes ; il a voulu mouler mon sein qui restait à découvert.


Il a pris de l’argile fine, pétrie dans l’eau fraîche et légère. Quand il l’a serrée sur ma peau, j’ai pensé défaillir tant cette terre était froide.


De mon sein moulé, il a fait une coupe, arrondie et ombiliquée. Il l’a mise sécher au soleil et l’a peinte de pourpre et d’ocre en pressant des fleurs tout autour.


Puis nous sommes allés jusqu’à la fontaine qui est consacrée aux nymphes, et nous avons jeté la coupe dans le courant, avec des tiges de giroflées.