Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 13.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les fleurs ? celles de chair et de lin frêle encorollées
Que berce le roulis des lentes barques évasives
Et tristement, avec des nonchalances désolées,
Peuplent d’un vol le miroir des rivières massives
Des rivières entre les pins, longues allées.

Les fleurs sur l’eau qui gyre au fil des fleuves en allées

Ô le silence noir des eaux ! l’effroi sous les ramures
Frisson glacé de rivière frileuse dévêtue…
Et dans la haute nuit du parc où sont morts les murmures
Dans la brume où s’érige une pâleur de statue,
La tristesse et la nudité des eaux nocturnes.

Les fleurs sur l’eau qui gyre au fil des fleuves en allées