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Et là, toi qui bénis, toi qui sauves,
Tu vas refleurir, vierge aux yeux saints,
Sous tes cheveux s’ouvriront les mauves.

La lune luira sur tes coussins ;
Je te vêtirai de fleurs humides,
Les nénufars chargeront tes seins ;

Les lys, tu les prendras, purs, splendides,
Tels que si dans l’air tu les cueillais,
Les fleurs de lys, dans tes doigts candides.

Et si, la nuit durant, tu veillais,
Entre tes orteils d’apothéose
Tu sentirais croître les œillets

Et sur ta bouche rougir la rose.