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LA MORT DE SAPPHO


à pierre quillard.


Orchestre
Maestoso


La nuit montait des flots, dans un frémissement
Large, éperdu, vivant, sonore. Brusquement,
Le vent froid passait, puis s’arrêtait, et de rage
S’emportait dans sa course égarée et sauvage ;
La rafale arrivait, plus vive, et par instants
Claquait dans les remous des souffles haletants,
Ainsi qu’au tronc des mâts le claquement des voiles.
Des brumes s’enfuyaient sous le vent des étoiles.
Le bleu scintillement du ciel plein de clartés,
Calme, éclairait l’horreur des flots épouvantés ;
Et toutes les clameurs, les cris, les plaintes vagues
Des rocs heurtés au front par la lourdeur des vagues,
Le fracas des écueils qui plongent, arrachés,
Les lames ruisselant du sommet des rochers