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Les tristesses de la saison
Vont pleuvant sur cette maison
Qui suinte ou pleure goutte à goutte.
Ce que j’y heurte m’y déplaît.
Tout y est moisi, tout est laid,
Tout m’y écœure et m’en dégoûte.

Pourtant, ce fut… Ah ! quel séjour !
Quel cœur de la nuit, cœur du jour !
Ô la sainte heure de l’aurore !
L’ultime heure des longs travaux
Où des êtres toujours nouveaux
S’accumulent ! Encore ! Encore !

Ici, j’aurai vécu du moins
Sans ennemis et sans témoins
Les larges heures de ma vie.
Aussi je ne me plaindrai plus
De ces mornes jours révolus
Que m’ont faits la haine et l’envie.

Que m’ont faits la haine et l’en1924.