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   Tous s’éteindre, s’échapper,
   Le bouc poindre de l’alpe, — et
Par la verve de la chèvre l’anapeste galoper.

   Entends frémir le bouleau,
   Quelques myrtes, l’if solo,
Le tumulte des lambrusques sous le buste d’Apollo,

   Rythme juste de Chopin,
   Tel nocturne sous tel pin
Rend perplexe le faon preste, l’œil faunesque du lapin.

   Satyrisque aux verts naseaux,
   La piste suit les roseaux :
Cours la berge, traque et cherche la caverne, les oiseaux !

   Découvre, toujours coulant,
   La source en pleurs sur le flanc,
Vasque, valve de ces palmes, les larmes du marbre blanc.

   Et de l’antre monte au dieu,
   Pluie ou pampre, vol de feu,
Cataracte où la bourrasque frôle et capte l’Oiseau Bleu,

   Jusqu’à l’urne où tour à tour
   Séjournent Laure et l’Amour,
Tour des souffles purs qui tournent et s’empourprent sur le jour

Tour des souffles purs qui tourn31 octobre 1916.