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SONNET POUR UN ÉVENTAIL
Où il y avait trois branches
Qui semblaient des plumes noires.
Qui semblaient des plumes noires.
D’une main si triste mouvante
Où chatoie un éventail noir
Avec ces plumes au miroir
Une invisible Ève s’évente.
Les yeux mi-fermés elle invente
Un cygne sur un lac du soir
Elle sent monter et déchoir
Une aile en silence rêvante,
D’où s’effile vers ce tableau,
Légère d’ombres et de rêve,
Une fin de plumes sur l’eau
Ou l’ombre invisible d’une Ève
Qui d’un grand geste épanouit
Le vaste éventail de la nuit.
10 mars 1892.