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qui la bat et l’oblige aux plus durs travaux, elle ne connaît aucun des plaisirs de son âge ; elle n’a jamais eu même la liberté d’aller se promener dans la forêt, où elle entend parfois des voix merveilleuses, qui l’attirent invinciblement. Marie-Jeanne, effrayée, lui recommande de ne jamais écouter ces voix, et lui dit que dans cette forêt il existe une Dame Verte dont les mères ne parlent qu’en tremblant, car elle attire dans son parc enchanté des petits enfants qu’on ne revoit plus.


Scène II

Les portes de l’église s’ouvrent pour le service divin. La foule entre dans l’enceinte et tandis qu’à l’intérieur on chante une messe à quatre voix, Cendrelune, restée sur le seuil, adresse une prière fervente aux deux saintes du portail : sainte Agnès et sainte Marguerite. — Puis elle entre à son tour.


Scène III

Appels mystérieux dans la forêt. Une à une, mais rapidement, les Petites Filles Enchantées paraissent entre les arbres et descendent sur la scène. L’une d’elles, Perséphone, qui semble les diriger, leur dit que la Dame Verte l’a chargée de ravir Cendrelune. Celle-ci, qui est la fille de la Dame Verte, lui a été enlevée tout enfant, et elle ne pourra entrer au Parc Enchanté que si elle revient de son plein gré, et sans savoir de qui elle