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AUTRE FRAGMENT

DE

LA JEUNESSE DE PERSÉE


(Persée entre. Il a un arc d’or à la main ; deux pieds de bouc sortent de son narquois.)

persée

Bonne chasse, mère, j’ai couru tout le jour dans les bois à la poursuite de ce satyre insolent qui s’était moqué avant-hier de ma lèvre nue et de mes jambes roses. Je l’avais suivi à la trace sur la terre molle et les rochers égratignés par ses pattes, je l’ai rencontré au bord de son antre. Alors, j’ai jeté mon arc dans les branches et nous avons lutté corps à corps. Il était vigoureux, mère, j’étouffais dans son étreinte. Mais j’ai empoigné tout mon paquet de flèches, et d’un seul coup je l’ai plongé dans son flanc maigre. Il a poussé un grand cri et s’est effondré sur l’herbe comme un sanglier blessé. Alors je lui ai coupé les deux pattes et je te les apporte en trophée !

danaé

Malheureux !

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