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C’est trop mauvais. Je renonce à copier le reste, mais vous connaissez tous (hélas !) cette page. Boileau classe les auteurs par compartiments et spécialités, en leur ordonnant de ne rien faire que ce qu’ils ont déjà fait : d’où il suit qu’après le Printemps, d’Aubigné n’aurait pas dû écrire les Tragiques ; qu’après Andromaque, Racine n’aurait pas dû écrire les Plaideurs ; qu’après la Henriade, Voltaire n’aurait pas dû écrire Candide ; qu’après les Bijoux indiscrets, Diderot n’aurait pas dû écrire l’Encyclopédie ; qu’après Childe Harold, Byron n’aurait pas dû écrire Don Juan ; qu’après les Meistersinger, Wagner n’aurait pas dû écrire Parsifal

Et voilà l’enseignement que nous avons tous reçu en classe, au nom de la tradition, du goût de la poësie, de la littérature, de l’art et de l’État.

Continuons. C’est insupportable, et pourtant cela devient amusant.


La rime est une esclave et ne doit qu’obéir.


À qui ferons-nous comprendre… (à tout le monde je l’espère) que le mot de Verlaine « Qui dira les torts de la rime ? » est le mot d’un poëte, tandis que le vers de Boileau est indigne de toute discussion ? La rime est une inspiratrice. Il ne faut pas toujours la suivre, mais il faut toujours l’écouter. Si vous n’en faites qu’une esclave, traduisez Horace en alexandrins, ou bien, comme Nicolas