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française s’est transformée. Elle qui n’était accessible qu’aux rythmes solides, réguliers, frappés à intervalles égaux à l’infinie variété des repos périodiques, — elle se plaît maintenant à l’infinie variété des mesures possibles, à la délicatesse des rythmiques relâchées, à la diversité d’expression qu’entraîne le perpétuel déroulement des idées.

Je n’essaierai point ici de convertir ceux qui ne nous aiment pas. S’ils ont aujourd’hui plus de quarante ans, leurs opinions littéraires sont à l’abri de ces revirements brusques. Ils ne seront jamais avec nous. Mais puisqu’ils semblent jusqu’à présent ne reconnaître à la poësie moderne d’autres règles que le hasard et l’arbitraire, je voudrais expliquer très sommairement qu’elle a des lois rigoureuses comme la métrique parnassienne, que ces lois se dégagent peu à peu du chaos initial où un bouleversement aussi complet devait flotter quelque temps, et qu’enfin depuis quatre ans la nouvelle école est entrée dans sa période classique, ce qui veut dire qu’il est temps de définir ses tendances et d’exposer son développement.


Au point de vue particulier de la métrique, la nouvelle école incline à suivre trois voies.

1° L’alexandrin réformé.

2° Les vers de rythme impair (9, 11 et 13 syllabes).

3° Le vers libre.