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IV


Telle est, fleurie de métaphores et d’hyperboles, la beauté de la femme arabe vue par son poète ; mais nous n’aurions même pas esquissé le groupe formé par les deux amants si nous n’admirions pas, en terminant, la vénération que la femme inspire et qu’on ne le lui dénie jamais, — du moins dans le style poétique.

Nous parlions plus haut de la familiarité patriarcale qui rapproche nécessairement les jeunes gens d’une même tribu. Elle s’arrête au premier amour.

Quel que soit le rang du poète, fils d’esclave comme Antar, ou Khalife comme Yazid, et quelle que soit la femme dont il se dise épris, l’amour monte de l’un à l’autre ; il reste un hymne même lorsqu’il est une chanson.

L’amant respecte cet amour. Il l’honore et d’abord il le cache.