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LESBOS D’AUJOURD’HUI


La terre de Daphnis et de la petite Chloé, la vieille île éolienne devant laquelle l’amiral Caillard va mettre en batterie ses monstrueux canons, Lesbos, est aussi mal connue qu’elle est célèbre.

Des paquebots européens la contournent sans y faire relâche. Les touristes visitent Chio, Smyrne et les grands souvenirs de la Troade. Très peu de voyageurs récents peuvent compter, parmi leurs excursions, un séjour à Mytilène. L’un d’eux est un Français, M. de Launay, chargé de mission par le gouvernement. Avant lui, deux Allemands, Conze[1] et Poldemey, ont reconnu les ruines antiques échappées aux ravages des Turcs et aux boulets des Vénitiens. Enfin, un habitant de l’île, M. Georgeakis, a recueilli les traditions, les chansons populaires de son pays dans un intéressant travail auquel l’un de nos plus savants

  1. A. Conze, Reise auf der Insel Lesbos, Hannover 1865, in-4o.