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représentait un pressoir élevé de onze mètres au-dessus de la plate-forme, et où soixante Satyres foulaient le raisin en chantant au son de la flûte la chanson du pressoir. Et le vin doux ruisselait sur toute la route.

Un quatrième char, tiré par soixante hommes et long de douze mètres, portait une outre faite de peaux de panthères cousues, qui contenait cent vingt mille litres de vin, et qu’on vidait peu à peu en fontaine.

Un cinquième char figurait un antre envahi par les lierres, d’où s’échappèrent, tout le jour, des tourterelles et des pigeons qui avaient de longs rubans aux pattes, pour que la foule pût les saisir au vol. Cinq cents hommes traînaient cette montagne.

J’en passe…

Seize cents enfants portaient des fruits d’or. Six cents esclaves traînaient un prodigieux kratêr d’argent, sculpté d’animaux en relief.

Puis, ce fut un char de Bakkhos, monté sur un éléphant harnaché d’or, suivi de cinq cents petites filles et de cent vingt Satyres. Puis, cinq troupes d’ânes aux frontaux d’or, vingt-quatre chars d’éléphants, soixante de boucs, d’autres de bœufs, d’autruches, de chameaux. Ceux-ci portaient l’encens, le safran, l’iris et le cinnamome. Puis, des Indiennes vêtues en captives, six cents défenses d’éléphants, deux mille troncs