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de pareils modèles. L’art de tous les pays du monde attend chacune de ces découvertes pour s’instruire à son enseignement, se purifier aux grands exemples et s’élever peu à peu jusqu’à cette perfection antique que nous atteindrons peut-être un jour.

Il semble qu’en Italie même, on commence à le comprendre depuis que M. Baccelli a été deux fois ministre. Les fouilles de Pompéi, qui depuis cent cinquante ans n’ont encore déblayé que la moitié de la ville, sont reprises avec une activité toute nouvelle. On explore cette année la cinquième région, dans la direction de la porte de Nola, et chaque pas en avant est une précieuse conquête. L’an dernier on mettait à jour la maison dite « du Gladiateur », suite de pièces entourant un grand jardin central où le parterre intérieur est bordé d’un petit mur peint à fresque représentant une chasse fantastique. Cette année même la maison de Marcus Lucretius Fronto était exhumée à son tour : celle-là tout à fait remarquable, et la plus belle qu’on ait ouverte depuis celle des Vettii. Outre un jardin où l’on admire, comme dans le domaine précédent, une vaste peinture de chasse, l’édifice nouveau possède de nombreuses chambres ornées de tableaux mythologiques et de paysages d’une conservation parfaite. Quatre vues représentent des villas romaines et des palais à vol d’oiseau, d’une