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seins qu’elles ne sauraient voir. Elles se rapprochent ; elles se confondent. L’une d’elles a même proclamé ce dogme étonnant de l’Immaculée Conception de Marie, comme si toutes les conceptions n’étaient pas immaculées ! Et aujourd’hui, après trois siècles de ce crépuscule des prêtres, entre M. Hollard et M. Captiez, il n’y a plus vraiment de différence. M. de Vogüé les synthétise.

L’état d’esprit créé par une telle émulation est actuellement celui de la majorité. Il a gagné un grand nombre d’intelligences qui n’ont pourtant leurs attaches ni à Rome ni à Genève et dont la conscience n’a pas besoin de se donner un directeur. C’est contre lui qu’il faut agir, avec une activité d’autant plus généreuse que la lutte sera longue et que la cause est belle.

Il y a là quelque chose de mieux que le vieil antisémitisme, qui, étant une haine de races, est malheureux et condamnable. Il y a là une lutte de toutes parts, et qu’on pourrait nommer du nom d’antipaulisme en visant directement, et même par-dessus Luther, l’inspirateur premier de toutes les luttes livrées depuis dix-huit cents ans contre l’inébranlable Grèce.


27 Décembre 1905.