LA STATUE DE LA VÉRITÉ
Une intéressante polémique est engagée depuis trois mois entre chercheurs et curieux sur un mystère bien singulier de la morale artistique. Voici l’origine de la discussion :
La Diane de Houdon, l’une des statues les plus classiques de l’école française, aurait été refusée au Salon de 1777. — À quel propos ? Houdon était Prix de Rome, membre de l’Académie : en son temps comme du nôtre ces titres-là suffisaient, semble-t-il, à dispenser les sculpteurs de l’examen préalable.
Sans doute. Aussi n’est-ce point à des raisons esthétiques que nous voyons attribuer le refus, mais à des raisons morales. — Voilà qui est encore plus extraordinaire. La Diane de Houdon est nue, mais si décente. L’enseignement des Beaux-Arts l’a toujours proposée comme le modèle typique de la nudité chaste. Cette figure est par excellence la statue de la Pureté. À force