Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 10.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

BALLADE DES VIERGES FORTES


POUR CÉLÉBRER MARCEL PRÉVOST

On vit, aux époques lointaines
D’erreur et de trouble mental,
Les vierges pencher leurs antennes
Aux vents du monde horizontal…
— Mais où vont ces jeunes cohortes ?
À Vaucouleurs ? À Roncevaux ?
Chantons, chantons les vierges fortes
Sur qui, démon, tu ne prévaux !

Autrefois, blondes et châtaines,
Du Finistère et du Cantal,
Dans les eaux métropolitaines
Souillaient leurs âmes de cristal.
À leurs générations mortes
L’Oubli noir jette ses pavots.
Chantons, chantons les vierges fortes
Sur qui, démon, tu ne prévaux !