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À MONSIEUR JEAN DE TINAN


CHÂTEAU DE BAYLAC

Ce siècle avait cent ans. Adam tirait les cartes.
Déjà Daudet Léon piochait son Descartes.
Un ange désolant, flanqué d’un Séraphin
Encensait le sommeil du sieur Viélé-Griffin.
La jeunesse embrassait Mirbeau. Le vert Catulle
Ornait son jeune teint de cravates de tulle.
Ubu-Roi mesurait la surface de Dieu.
Tout était bienheureux, excepté Paul Hervieu,
Frère aîné de Barrès tomba non sans charme,
Et Zola sur Dreyfus y allait de sa larme.

Ce siècle avait cent ans. Non : quatre-vingt-dix-sept.
Rochefort combattait contre les fils de Seth.
Le Jour victorieux tuait la jeune Aurore
L’Éclair illuminait ceux que le Temps dévore
Ô soleil d’Austerlitz ! Ô neiges de Granson !
La Presse interviewait l’illustre Natanson,
La Presse, où Tinan pond ses « chroniques hardies »
Et Robert de Souza parlait de prosodies.