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et vendait sous le manteau, sans crainte pour ses privilèges, un livre maintes fois condamné.

S’il osait cela, lui, Raphaël du Petit Val, que ne devaient pas oser les imprimeurs anonymes de Claude le Vilain, ceux qui composaient pour lui le Labyrinthe d’Amour et la Muse Folastre malgré sa vieille enseigne « A la Bonne Renommée » ? Et que ne devaient pas entreprendre leurs petits confrères de Rouen ?

À la fin du XVIe siècle et au commencement du XVIIe, la France est inondée de livres ou libelles dont on ignore l’origine. Où s’imprimait tout cela ? Combien venaient de Rouen ? Sait-on si Abraham Cousturier, si Louys Costé, ont bien voulu signer tout ce qu’ils éditaient ? Et jusqu’à quel point la Normandie était-elle le foyer des publications mystérieuses ?

Nous commençons à peine à connaître l’histoire de l’imprimerie marquée. Celle de l’imprimerie clandestine reste encore à l’état d’ébauche.