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motifs invoqués ? Considérations sur la langue ? — jamais. Faits historiques, nécessairement antérieurs ou postérieurs ? — toujours.

Les XV Joyes de Mariage ne contiennent que deux allusions à l’histoire de leur temps. Aucune des deux n’empêche (et bien au contraire) de reculer au XIVe siècle l’époque de leur écriture[1].

Le « mari », qui est le principal personnage, et qui est représenté comme un homme d’âge moyen, a pris part autrefois à la « bataille de Flandres ». Le Duchat et Pierre Jannet notent ingénument : c’est Rosebecque. Si le personnage avait figuré à Rosebecque, n’eût-il alors que 25 ans, il en aurait 93 en 1450[2], puisque la bataille s’est livrée en 1382 : et cela seul dément la date alléguée pour la composition du livre. — Mais rien ne nous dit que ce soit Rosebecque. Cassel est tout aussi vraisemblable.

  1. Nous parlons ici du texte original et authentique qui semble perdu. Le manuscrit de Rouen est très postérieur (1464) ; il se présente sans doute avec quelques variations ou rajeunissements, en particulier de l’orthographe. — Et le contraire serait surprenant.
    Il est à noter que le manuscrit de Chantilly [1480] est intitulé (dans l’épilogue) les X Joyes de Mariage ; que l’Anglais Marsh en 1682 connaît l’ouvrage sous ce même titre, et que Rabelais en 1550 le nomme les Neuf Joies de Mariage (Liv. IV. Ch. 23). — Si on ne peut douter que les quinze parties de l’œuvre ne soient dues au même auteur, au moins est-il permis de supposer que les premiers manuscrits ne les contenaient pas toutes, et que les cinq dernières sont plus récentes.
  2. Et 102 ans en 1459, autre date proposée par le même Pierre Jannet (page X de sa préface).