Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/316

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alors un grand souffle terrible passa dans l’atmosphère, et je perçus confusément des choses horribles :… les grands cocotiers se tordant sous l’effort de brises mystérieuses, — des spectres tatoués accroupis à leur ombre, — les cimetières maoris et la terre de là-bas qui rougit les ossements, — d’étranges bruits de la mer et du corail, les crabes bleus amis des cadavres, grouillant dans l’obscurité, — et au milieu d’eux, Rarahu étendue, son corps d’enfant enveloppé dans ses longs cheveux noirs, — Rarahu, les yeux vides, et riant du rire éternel, du rire figé des Toupapahous……


« Ô mon cher petit ami, ô ma fleur parfumée du soir ! mon mal est grand dans mon cœur de ne plus te voir ! ô mon étoile du matin, mes yeux se fondent dans les pleurs de ce que tu ne reviens plus !…

» Je te salue par le vrai Dieu, dans la tienne.

» Ta petite amie,
» Rarahu. »
FIN