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des grands départs, des fins, des morts.

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Jean vit que sa mère avait préparé son manteau et son chapeau pour sortir et il comprit : « Maman, non, ne viens pas jusqu’à la gare, va… » dit-il, d’une voix infiniment douce, en prenant une de ses mains qui était posée sur la nappe. Et devant son pauvre regard déçu, qui semblait lui demander humblement pourquoi : « Eh bien, c’est qu’il y a les autres, vois-tu… Non, ne viens pas ; j’aime mieux t’embrasser ici… Morel me conduira, lui, s’il le veut. »

Après dîner, ils s’assirent devant le feu, pour attendre, causant très peu, avec de longs intervalles de silence, les deux matelots fumant des cigarettes, la mère près de son fils lui tenant une main dans les siennes.

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— « Maman, avant que je parte, montre-moi les chères petites choses, tu sais, — la redingote, la canne… Tout, je veux