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rement actives pendant l’existence si troublée du roi de Nord-Galles, Gruffydd ad Cynan (1075-1137). Fils d’Irlandaise, il avait passé sa jeunesse en Irlande ; c’est en partie avec des forces irlandaises qu’il avait conquis sa couronne ; chassé de nouveau, c’est en Irlande qu’il avait cherché un refuge et c’est d’Irlande, avec l’appui des Irlandais, qu’il put retourner en Galles et triompher définitivement de ses ennemis. C’est probablement pendant son règne, que certaines légendes comme celles de Cúroi mac Daere furent empruntées par les bardes gallois aux chanteurs irlandais[1].

Au point de vue littéraire, Kulhwch est hors pair. Il dépasse en intérêt aussi bien le Mabinogi que les trois romans d’Olwen et Lunet, Peredur, Gereint et Enid, par la variété des épisodes, le merveilleux des aventures, le coloris des descriptions et surtout par la poésie de la langue. L’expression est poétique et vigoureuse ; la construction plus souple, plus nerveuse, moins alourdie de liaisons surtout que dans les romans d’origine fran-

    a eu également et de durables de la part des Brittons en Irlande, (J. Loth, « Bretons insulaires en Irlande » Revue celt., XVIII, 304 ; XXVIII, 417.) Les inscriptions oghamiques de Galles, de Cornawall (on en trouve jusqu’à Silchester), n’ont pas, à mon avis, du tout la signification qu’on leur attribue et n’indiquent nullement une conquête. Sur les rapports des Gaëls et des Brittons, cf. Kuno Meyer, Early relations between Gaël and Brython (y Cymmrodor, 1896). — John Rhys, Archaeolagia cambrensis, 1898 ; Celtic Follkore, p. 541 et suiv.Rev. Celt., XVIII, 344 ; XXXVIII, 417.

  1. Livre de Taliessin, F. a. B. of Wales, II, p. 198.