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l’appela-t-on Dylan Eil Ton [1] (Dylil an, fils de la vague). Jamais vague ne se brisa sous lui. Le coup qui causa sa mort partit de la main de Govannon [2] son oncle, et ce fut un des trois coups funestes.

Comme Gwydyon était un jour au lit mais éveillé, il entendit des cris dans le coffre qui était au pied de son lit ils étaient tout juste assez forts pour être entendus de lui. Il se leva précipitamment et ouvrit le coffre. Il aperçut un petit garçon remuant les bras du milieu du manteau et le rejetant. Il prit l’enfant dans ses bras se rendit avec lui en ville, dans un endroit où il savait trouver une femme pouvant donner le sein et fit marché avec elle pour nourrir l’enfant. On le nourrit une année. Au bout de l’année, il était d’une taille qui eût parut forte même pour un enfant de deux ans. Au bout de la seconde année, c’était un grand enfant capable d’aller tout seul à la cour. Quand il fut à la cour, Gwydyon veilla sur lui ; l’enfant se familiarisa avec lui et l’aima plus que personne. Il fut élevé à la

  1. Dylan, « fils de la vague » : « c’est le bruit des vagues contre le rivage voulant venger Dylan, » dit Taliesin (Skene, 146 – 8). Un autre passage du même poète a trait à cet épisode de notre mabinogi : " Je suis né avec Dylan Eil Mor (fils de la mer), au milieu d’une assemblée ? entre les genoux des princes (Skene, II, 142, v. 30).
  2. Govannon, un des enfants de Don, a donné son nom à Kaer Govannon. Taliesin dit qu’il est resté un an à Kaer Ovannon (Skene II, p. 103, 3). Son nom est associé à celui de Math, fils de Mathonwy, dans un poème de Llywarch Hen (Skene, II, p. 303). Il est question de lui dans le Mab. de Kulhwch et Olwen.