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Sous l’éclatant maillot de soie,
Mettant les yeux de femme en joie,
Les reins vigoureux des lutteurs
Confondent leurs âcres senteurs
Avec les parfums de vanille,
Montant des seins nus de la fille
Qui songe, accoudant au rebord
Des loges son bras cerclé d’or.

Modernité, Modernité !
À travers les cris, les huées,
L’impudeur des prostituées
Resplendit dans l’éternité.

Triomphantes d’être enfin nues,
Surgissez, épaules connues
Sous le blême et limpide éclair
Des joyaux, et vous, fleurs de chair,
Gonzesses aux gros chignons rouges,
Qui dansez dans l’ombre des bouges
Aux bras suants des gars nerveux,
Éparpillez vos clairs cheveux ;

Allumez le ciel qui s’enflamme,
Emplissez-le de chairs de femme,
Soyez les astres et l’enfer
Des firmaments des nuits d’hiver,