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juillet : je reviendrai exprès pour cette date. Le 11 juillet expirera la fin du fameux bail d’un an, les trois derniers mois auront été bien tourmentés, bien tiraillés et douloureux et, selon ta décision et ton humeur d’alors, nous verrons à en signer un autre, mais moins traversé d’épreuves et d’angoisses que le premier, n’est-ce pas ? et s’il y a lieu, ton Sosie sera alors congédié, car, si j’aime ta ressemblance, mauvaise bête… n’est-ce pas la meilleure preuve… bref, passons.

Ci-joint la loge que tu me demandes pour l’Odéon. C’est Réjane elle-même qui me l’envoie. Amoureuse, voilà un rôle que j’aurais joué au naturel, moi ! Écris-moi vite et surtout dis-moi oui pour dimanche.

Mes lèvres sur les tiennes, Marthe.


Vendredi soir, 22 mai 92. — Décidément tu ne m’aimes plus, tu n’es même plus jaloux ! Je m’attendais à des récriminations, à des violences ; je t’aurais écrit, il y a trois mois : « ton Sosie existe, il est à ma porte » que mon Maurice serait accouru ici le mors aux dents, et qui sait s’il n’y aurait pas eu, rue de Longchamp, des potiches en l’air et des coups de cravache !