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L'Air et la Vitesse


est-il que la question est à peine ébauchée. Elle est cependant très intéressante et mérite d’être retenue sérieusement. D’elle dépend, en grande partie, la sécurité de l’aéronautique et particulièrement de l’aviation.

Tomber est une éventualité qu’il est impossible d’éluder, c’est un risque continuel qui ne peut être supprimé. Rien ne sert de le négliger, de l’ignorer : toujours, sous une forme ou sous une autre, il reparaîtra, et dans des conditions d’autant plus redoutables qu’il aura été plus méconnu.

La question de l’amortissement des chutes est un problème autonome, bien défini, qui peut être traité indépendamment de toute autre préoccupation. C’est une étude spéciale, en marge de l’aéronautique, qui doit être traitée à son heure, laquelle serait la mieux située avant toute recherche aéronautique, en un chapitre qui serait une préface.

L’étude de l’amortissement des chutes intéresse le personnel et le matériel avec lequel il est en liaison. Nous examinerons tout d’abord quelques généralités sur les chocs et les percussions, puis nous essaierons de déterminer leur limite pratique admissible pour que leurs effets physiologiques, sur le personnel restent inoffensifs. Armé des quelques données qui seront les déductions de cet examen, nous verrons dans le chapitre suivant, les dispositifs qu’il conviendrait, d’adopter pour que le matériel puisse satisfaire à ce double désideratum : résister lui-même et placer le personnel dans les conditions requises.

Le choc absolu serait le phénomène qui résulterait de l’absorption de toute la puissance vive d’un corps matériel animé d’une certaine vitesse, dans le cas où il n’y aurait pas déplacement pendant le phénomène ; autrement dit, où la vitesse passerait instantanément et rigoureusement d’une valeur finie à 0.