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lorsque, dans une seconde visite à Montholier, quelques jours plus tard, j’ai entendu M. le maire et M. le curé me dire qu’on n’avait aucun reproche à faire à ce jeune maître pour sa classe, qu’il était d’excellentes mœurs : qu’il avait seulement négligé son service de sacristain depuis l’été, pour aller aider à ses parents à reconstruire leur maison incendiée. »

Je sais combien il est important que l’instituteur et le prêtre vivent en bonne intelligence, que, si l’ecclésiastique doit compter sur les services de quelque habitant de la commune, c’est principalement sur ceux du maître d’école ; et, tant que ces rapports ne dégénèrent point en une dépendance servile (235), je ne verrais que de grands avantages à ces relations bienveillantes. J’en dirai autant des fonctions de secrétaire de la mairie, qui, rehaussant la considération du maître, lui donnent quelquefois de l’ascendant sur le maire lui-même, et toujours du crédit dans le pays (236). Ce sont d’ailleurs des moyens légitimes d’adoucir encore sa position, par les traitements supplémentaires qui doivent être attachés à ces attributions. Je n’y voudrais mettre qu’une condition, c’est que, dans tous les cas, l’école ne puisse en souffrir. Or, je conçois aisément que les besoins de l’enseignement puissent se concilier avec les fonctions de secrétaire de mairie, dans une commune peu importante (237), mais je ne puis aussi aisément comprendre que le service d’un sacristain, d’un chantre, en un mot d’un clerc laïque, soit compatible avec l’exactitude sans laquelle les études ne peuvent porter aucun fruit (238). Un enfant vient de naître : il faut le baptiser, et la classe est fermée : vient ensuite un mariage, un enterrement, un service ; un malade est à l’agonie : le prêtre est appelé, le remettra-t-il à la fin de l’école ? Et les retraites et les fêtes de l’église : comment espérer que l’école ne soit pas en souffrance ? Si elle n’était pas sacrifiée c’est