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environ six cents âmes ; elle a peu de ressources pécuniaires, mais le plus grand obstacle à l’établissement d’une école, c’est l’indifférence des parents. Elle est poussée à un tel point que M. le curé, qui est un homme dont les intentions sont les meilleures, et qui cherche tous les moyens d’être utile à ses paroissiens, n’a pu obtenir d’eux qu’ils lui envoyassent leurs enfants à l’école ; il leur avait offert de leur faire l’école gratis, et de leur fournir gratis aussi les livres, les plumes, le papier et l’encre. Dans cette commune, l’ignorance et l’indifférence sont telles, qu’il n’y a même pas un enfant pour servir la messe.

Manche ; arr. d’Avranches, cant. de Sartilly et de Granville. — Partout MM. les curés semblent pleins de zèle pour l’instruction primaire, très-satisfaits des instituteurs, et disposés à combattre de tout leur pouvoir l’insouciance des familles.

Pas-de-Calais ; arr. et cant. de Montreuil. — J’ai trouvé beaucoup de bonne volonté chez les instituteurs, et je n’ai qu’à me louer de tous mes rapports avec MM. les ecclésiastiques.

Bas-Rhin, arr. de Schélestadt, cant. de Barr. — Dans beaucoup de communes, les élèves quittent l’école, dès qu’ils ont atteint leur douzième ou tout au plus leur treizième année, époque à laquelle ils sont admis à la confirmation. M. le curé de Dambach n’en admet aucun avant qu’il ait quatorze ans accomplis ; on en fait de même dans les écoles protestantes.

Sarthe ; arr. du Mans, premier et deuxième cant. du Mans, comm. de Neuville-sur-Sarthe. — Le curé au zèle duquel est due la prospérité de l’école, s’occupe de l’instruire (l’instituteur) afin de pouvoir le censurer. La classe, qui est formée par le curé, est très-bien meublée, et rien n’est négligé pour exciter l’émulation des élèves. Cette commune doit encore au zèle du curé une école de filles qui est parfaitement tenue, et où les progrès se font remarquer.

Sarthe ; arr. du Mans, cant. de Montfort. — À cette occasion, je ferai remarquer que, sauf un très-petit nombre d’exceptions, il règne dans le canton de Montfort la meilleure intelligence entre les autorités civiles et religieuses. Je n’ai eu qu’à me louer de MM. les maires et de MM. les ecclésiastiques.

Somme ; arr. d’Abbeville, cant. de Gamaches. — MM. les curés de ce canton, à l’exemple de leur respectable doyen, secondent de la manière la plus louable, les intentions du Gouvernement relativement à l’instruction élémentaire. Non seulement ils rendent de fréquentes visites à l’école de leur commune, mais encore quelques-uns d’entre eux donnent à l’instituteur des leçons particulières. Il en est aussi plusieurs qui, au moyen des dons particuliers, ont fondé des bourses assez nombreuses en faveur des enfants indigents, et distribué, en nombre considérable, les livres de lecture adoptés par le conseil royal.


fin.