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dans l’enfance. — On a le déplaisir de retrouver, dans presque toutes les écoles, encore neufs et intacts, les livres divers envoyés aux écoles primaires par M. le Ministre de l’instruction publique ; il n’en a été fait aucun usage. Les maîtres se sont excusés sur le petit nombre d’exemplaires distribués à chacun d’eux. On pourrait ajouter qu’ils n’ont pas su s’en servir ; quelques-uns de ces petits livres sont à peine compris des maîtres.

Il paraît que, dans certains endroits, on s’est plaint de l’omission dans l’Alphabet de la prière catholique Je vous salue, Marie. Dans un pays tout catholique, cette omission a paru être un signe de protestantisme.

Loir-et-Cher ; arr. de Vendôme, cant. de Vendôme. — Parmi les syllabaires, l’inspecteur a rencontré plusieurs fois celui qui a été envoyé par l’Université ; les instituteurs trouvent son emploi difficile, et les caractères trop fins ; aussi n’en font-ils guère usage qu’à partir du 15e exercice, quand les enfants commencent à lire couramment.

Moselle ; arr. de Metz, cant. de Boulay. — J’ai vu, chez beaucoup d’instituteurs, les ouvrages envoyés par l’Université, soigneusement renfermés au fond d’une armoire, au nombre de 10 ou 12 exemplaires chacun, les feuilles non encore coupées, et dans l’état où on les avait reçus.

Pyrénées-Orientales ; arr. de Perpignan. — Les Histoires tirées de l’Écriture sainte, par le chanoine Schmid, rempliraient le même but, en intéressant beaucoup plus les uns et les autres. Il y a 250 exemplaires de cet ouvrage dans le dépôt fait au collége de Perpignan pour les écoles primaires ; il y a aussi 2000 alphabets correspondant aux tableaux de lecture dont l’usage devrait être général, comme l’utilité en est incontestable ; malheureusement, beaucoup d’instituteurs ne savent pas s’en servir. Ils pourraient l’apprendre dans leurs conférences.

Bas-Rhin ; arr. de Strasbourg, cant. de Brumath. — Dans le canton de Brumath, comme dans tous ceux de l’arrondissement de Strasbourg, l’enseignement de la langue française est à peu près illusoire. Dans les écoles où cet enseignement est donné, quelques élèves de la première division apprennent à lire et à écrire des mots français qu’on ne cherche pas à leur faire comprendre. L’instruction française se réduit là, et quelques mois après avoir quitté l’école, ce que les enfants ont appris de français ne leur étant d’aucun usage, est bientôt complètement oublié… Dans beaucoup de communes, les tableaux et les livres français envoyés par l’Académie ont été rejetés, d’autres les ont brûlés,