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Yonne. — Histoire de France par le Ragois.

Loir-et-Cher ; arr. de Blois, cant. de Blois et de Bracieux. — Si le peu d’instruction des maîtres est une des principales causes du mauvais état des écoles rurales, je dois signaler aussi, parmi les causes qui nuisent aux progrès de l’enseignement, le manque de livres élémentaires ; j’ai trouvé partout de mauvais livres de première lecture et après les syllabaires, les enfants n’ont, entre les mains, que la Civilité et le Psautier.

Lot-et-Garonne ; arr. de Marmande. — L’avarice des parents est vraiment inconcevable. Ils exhument de leurs greniers des livres maculés, qui ont reçu les larmes de quatre ou cinq générations, ou bien, ils achètent à très-bon marché des éditions de Limoges, remplies des fautes les plus grossières.

Cette ville fournit, au moins dans nos contrées, la moitié du nombre des livres élémentaires en usage, et beaucoup de contrefaçons.

Marne ; arr. de Châlons. — L’enseignement est faible et peu étendu. Il est urgent que les instituteurs soient pourvus de quelques bons ouvrages, sans le secours desquels leur instruction sera toujours bornée.

Morbihan ; arr. de Vannes. — Les livres en usage dans les écoles sont généralement bons. Il en est cependant où il conviendrait de faire choix des sujets de lectures. L’ouvrage intitulé Devoirs du Chrétien, excellent pour des hommes faits, offre plusieurs passages qu’on ne saurait, sans danger, expliquer à des enfants. La Civilité, entre beaucoup d’avis utiles, présente une foule de détails qui ne conviennent plus à nos mœurs, et qui, mal appropriés à la situation des habitants de la campagne, deviennent au moins déplacés dans les écoles rurales, quand ils n’y sont pas tout-à-fait ridicules.

Nièvre ; arr. de Château-Chinon. — Les parents, les uns par avarice, les autres par misère, refusent d’acheter des livres uniformes, et, dans telles écoles, j’ai vu, entre les mains des élèves, la moitié d’un Code municipal, les Lettres de Mirabeau, etc.

Aube ; arr. de Nogent-sur-Seine. — Villenauxe. L’instituteur de ce lieu est le seul qui ait un brevet du premier degré, cependant, à quel titre ! En examinant les cahiers des élèves, je vis un extrait d’un conte de Bocace, conte assez graveleux.

Bas-Rhin ; arr. de Schélestadt. — Des ouvrages de ce genre remplaceraient les mauvais livres que l’on trouve encore dans les mains de