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plus mal traitées ; là, il n’y a pas même de routine : ignorance complète.

Cantal ; arr. de Mauriac. — Les exercices d’analyse grammaticale et d’orthographe manquent presque partout, de sorte que les leçons de grammaire n’ont pas de résultats sensibles.

Doubs ; arr. de Besançon. — Les élèves lisent presque toujours sans comprendre le sens de leurs lectures.

Gard ; arr. d’Uzès, cant. de Bagnols. — L’état de l’enseignement, dans les communes du canton de Bagnols, laisse beaucoup à désirer ; pour mieux dire, il est nul. Dans aucune école je n’ai trouvé des enfants qui fussent capables de répondre à la moindre question sur la grammaire française. Dans la plus grande partie de ces écoles, les élèves ont entre les mains différents livres ; comme histoire, géographie, arithmétique, grammaire, etc., mais tous ces livres leur servent seulement pour la lecture ; ils n’apprennent rien par cœur, ils ne rendent compte de rien ; le maître ne leur donne aucune explication.

Lot-et-Garonne ; arr. d’Agen, cant. de Puymiral. — La langue française est, comme dans les autres cantons, bien négligée.

Lot-et-Garonne ; arr. de Marmande, cant. de Mas-d’Agenais. — L’enseignement de la grammaire est nul dans toutes les écoles que j’ai inspectées. Voici comment on le pratique : l’instituteur prescrit une leçon à l’élève, sans la lui expliquer, et le condamne à la lui réciter. S’il ne la sait pas, le maître envoie l’élève à sa place, et lui dit gravement : « vous ne savez pas votre leçon. »

Haute-Marne ; arr. de Chaumont, cant. de Vignory. — Les instituteurs savent passablement la grammaire française ; ils enseignent, pour la plupart, l’orthographe d’après la méthode de M. Gallien. Mais cette méthode a le désavantage de dénaturer la nomenclature précise de la grammaire, et les élèves, dans leurs analyses, ignorent presque toujours les rapports que les mots ont entre eux, et la fonction qu’ils remplissent dans le discours.

Haute-Marne ; arr. de Vassy, cant. de Donjeux. — Dans plusieurs écoles, l’enseignement des vrais principes est délaissé, on s’en tient à la méthode de Gallien pour montrer l’orthographe.

Puy-de-Dôme ; arr. d’Ambert, cant. d’Ambert. — L’étude de la grammaire se borne à la conjugaison machinale des verbes, ou à la récitation de quelques pages auxquelles l’élève ne comprend rien, parce qu’on ne les lui explique pas.

Pyrénées-Orientales ; arr. de Perpignan. — La grammaire est la partie la plus faible de l’enseignement, dans nos écoles ; presque tous les instituteurs se contentent de faire apprendre par cœur l’abrégé de Lhomond sans en faire jamais l’application à des exemples ou à des analyses de phrases dictées.