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ceux qui écrivent ; quelquefois même un troisième pour ceux qui apprennent l’arithmétique, et le reste, quand il y a lieu. Ces différentes catégories sont stipulées dans les traités passés entre les instituteurs et les conseils municipaux. Rien n’est plus nuisible à l’avancement des enfants, parce que les parents calculent ce qu’il faut payer de plus pour une instruction supérieure. C’est un fait constaté, il faudrait que partout on fixât un seul prix.

Orne ; cant. de Moulins-la-Marche. — Un très-petit nombre d’enfants, même parmi ceux qui apprennent à écrire, sont exercés au calcul et à écrire sous la dictée. Cela tient à ce que la rétribution mensuelle varie avec chaque objet de l’enseignement. Il en résulte que beaucoup de parents, par une économie déplorable, se contentent de faire apprendre à lire et à écrire à leurs enfante, et négligent, pour quelques centimes, les deux objets d’étude les plus propres à développer leur intelligence, et de l’usage le plus fréquent.

Hautes-Pyrénées ; arr. de Tarbes. — Dans presque toutes les communes, les élèves qui apprennent à écrire paient une rétribution plus forte que les autres. Cette différence, qui ne s’explique que par la routine qui règne presque partout, est funeste. Les parents, par calcul, s’opposent à ce que les enfants commencent de bonne heure à apprendre à écrire. Si la rétribution était la même pour tous, les enfants, apprenant à écrire en même temps qu’ils apprennent à lire, feraient bien plus de progrès ; ils se développeraient plus promptement. J’ai cru voir, dans quelques communes, des préventions contre l’étude de la grammaire ; elles sont surtout entretenues par l’obligation où sont les élèves, qui s’y livrent, de payer une rétribution plus considérable encore.

Aude ; arr. de Narbonne, cant. de Sigean. — Les cahiers sont, en général, bien tenus ; mais on suit encore l’ancienne méthode, de n’admettre les enfants aux leçons d’écriture que quand ils savent lire.

Côte-d’Or ; arr. de Beaune. — Grâce à un préjugé, répandu dans les campagnes, auquel les instituteurs obéissent, l’écriture ne commence qu’après l’époque où les élèves passent pour savoir lire ; c’est-à-dire, lorsqu’ils ont atteint l’âge de onze ou douze ans ; quelquefois treize, quatorze ans dans les écoles où règne la méthode individuelle. Ainsi, la mobilité de l’enfance, pendant une durée moyenne de six années, reste fixée sur un banc, oisive et inoccupée, trois ou quatre heures le matin, et autant le soir, à l’exception d’un quart d’heure de lecture.

Gers ; arr. d’Auch, cant. d’Auch. — Sous le rapport de l’enseignement, la lecture est extrêmement défectueuse, l’écriture seule est passable, mais le nombre de ceux qui écrivent est beaucoup trop restreint ; cela tient à ce que les instituteurs, méconnaissant en cela les in-