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nés aux élèves, sont le plus souvent d’une insignifiance pitoyable, tandis qu’elles devraient parler au cœur et à l’esprit de l’enfant. Elles pourraient renfermer des maximes de morale, des vérités religieuses, scientifiques, historiques, etc., etc. ; elles rompraient alors la monotonie, jetteraient de la variété sur l’exercice, et exciteraient, par conséquent, l’intérêt des élèves. Dans l’arrondissement que nous avons inspecté, il est même des écoles où les enfants copient des alinéa dans les livres dont ils se servent en classe.

Ardennes. — L’adoption immédiate de la méthode de lecture sans épellation, éprouve de grandes difficultés. Les parents tiennent aux vieilles habitudes, et ne se prêtent qu’avec répugnance aux moindres changements à faire dans les livres mis entre les mains de leurs enfants. Les maîtres eux-mêmes n’ont pas assez de fermeté, et ne sont pas assez convaincus de la supériorité de cette méthode pour vaincre la répugnance des parents. Ceux qui en ont fait l’essai m’ont d’ailleurs déclaré qu’ils n’en avaient éprouvé de bons effets que sur des enfants dont l’âge avait suffisamment développé l’intelligence, et qu’elle ne produisait pas des résultats aussi avantageux sur de jeunes enfants qui commencent à fréquenter leurs écoles.

Calvados ; arr. de Bayeux, cant. de Balleroy. — Presque partout l’épellation est mauvaise, l’intonation fausse, les principes de ponctuation ignorés des élèves et des maîtres.

Aisne ; arr. de Soissons, cant. de Vailly. — La méthode Dupont s’introduit dans la plupart des écoles du canton, on pourrait même dire de l’arrondissement ; car j’ai rencontré beaucoup de maîtres, qui ont souscrit pour cette méthode, avec l’intention de l’employer à l’enseignement.

Meurthe ; arr. de Nancy. — Dans presque toutes les communes, on repousse la méthode de M. Dupont (la Citolégie). Nos jeunes maîtres sont continuellement à batailler avec les parents. J’ai cherché à les encourager, en leur faisant sentir que ce n’est pas par des paroles, mais bien par des succès qu’ils parviendront à persuader. La méthode si vantée de M. Dupont, en des mains moins habiles que les siennes, et j’en ai l’expérience, ne fera faire aux enfants de nos campagnes que de très-faibles progrès.