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Bouches-du-Rhône ; arr. d’Arles, cant. de Château-Renard. — L’école mutuelle d’E..... va bien ; elle pourrait aller mieux, si l’instituteur voulait s’en donner la peine. Cet instituteur, qui ne manque pas de capacité, a introduit un usage que nous avons goûté : c’est de faire exécuter les mouvements au chant des cantiques de l’église. Dans ces pays, où l’enseignement mutuel est encore entouré de tant de préjugés, cette innovation peut contribuer à ramener les esprits de beaucoup de personnes, et surtout des prêtres.

Voyez, au chapitre Clergé, des écoles mutuelles encouragées et dirigées par des ecclésiastiques.

Ardèche ; arr. de Privas, cant. de la Voute, de Saint-Pierreville, d’Antraigues et d’Aubenas. — Les populations sont si ignorantes, et les préventions de l’esprit de parti contre l’enseignement mutuel si fortes, que, dans beaucoup de localités, on s’éloigne avec frayeur des écoles où ce mode d’enseignement est suivi (l’ignorance et le fanatisme les appellent les écoles du diable). Cette singulière dénomination est en vogue au chef-lieu même du département, où se tient l’école normale qui doit former des instituteurs pour toute l’Ardèche.

Vendée ; arr. de Bourbon-Vendée. — Les préjugés sur l’enseignement mutuel sont encore plus forts parmi les paysans qui regardent cet enseignement comme convenable seulement à des chiens, parce qu’on y fait marcher les enfants au son d’un sifflet, et qui croient surtout qu’il n’est propre qu’à les rendre turbulents et indisciplinés.

Charente ; arr. d’Angoulême. — La même difficulté existe pour la méthode mutuelle. Il y a plus : c’est que les élèves les plus forts et les plus âgés, qui seraient les moniteurs, quittent l’école aux premiers beaux jours ; comment alors continuer les exercices pour ceux qui restent ?