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Champagnat, né dans les hautes collines, au sein du Forez, avait remarqué que les communes de cette contrée étaient entièrement dépourvues de moyens d’instruction primaire ; fait prêtre, il y a une vingtaine d’années, il tourna toutes ses vues vers ce besoin de la société, et, pendant qu’il s’établissait des couvents de sœurs, pour la plupart fort ignorantes, qui enseignaient les deux sexes, il formait, de sa fortune et de ses soins, des instituteurs pour les garçons ; son école normale prenait de l’accroissement et inspirait de la confiance ; il donna un costume à ses élèves-maîtres ; et il vint avec eux bâtir une maison dans la commune de Saint-Martin-en-Coailleux, où il s’occupe à former de nouveaux sujets ; où, pendant quinze jours de vacances, il réunit tous les instituteurs, les forme, par un cours normal, à des améliorations successives. L’inspecteur les a vus deux fois dans ces exercices ; il a lu leurs statuts, il n’y a trouvé rien que de très-louable. Dans sa tournée, il a examiné avec un soin spécial les écoles qu’ils dirigent dans l’arrondissement, au nombre de six ; il y a vu partout un ordre aussi parfait que dans les écoles chrétiennes, de très-bonnes méthodes, et un enseignement qui, à Bourg-Argental, sera bientôt du premier degré, et nulle part il ne l’a vu au-dessous du troisième. — Cet institut a un avantage particulier, c’est qu’il consent à n’envoyer que deux frères à la fois, et il se contente, pour chacun d’eux, de 400 francs, dont encore une partie, ou même la totalité peut se composer de la rétribution mensuelle ; il permet à un frère de se détacher de son compagnon pour aller faire la classe dans une commune ou hameau voisin. De sorte qu’il est très-peu onéreux pour les communes, et que l’habit religieux qu’il porte lui acquiert tout d’abord la confiance des curés, et par ceux-ci celle des familles.

Il y a plus, ces frères ne rejettent ni l’enseignement mutuel, ni les cultes différents du leur, ni la charte, ni les lois ; ils ne s’occupent que de Dieu et de l’instruction et de l’éducation populaire.

Haute-Loire ; arr. de Le Puy, cant. de Pradelles. — Les frères du Sacré-Cœur ont été institués dans ce département par un missionnaire nommé Coindre, il y a environ dix ou douze ans ; ils reçoivent un traitement fixe de la commune, auquel ils joignent la rétribution mensuelle de leurs élèves. Leurs principales maisons de noviciat sont à Vals, près Le Puy, où il y a une maison de jésuites, à Monistrol-l’Evêque et à Lyon. Ils sont peu instruits.

Charente ; arr. d’Angoulême, cant. de Rouillac. — Si, dans ce canton, l’éducation des hommes est négligée, celle des filles l’est bien