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zèle, leurs efforts, et surtout l’oubli dans lequel ils ont été jusqu’à ce jour.

Aveyron ; arr. de. Villefranche, cant. d’Asprières. — Les frères des écoles chrétiennes, ces instituteurs modestes, dont on ne connaît pas les noms, que l’on connaît à peine de vue, font beaucoup de bien dans le pays. L’état de leur enseignement m’a paru meilleur que dans les autres écoles. Le frère Anthyme, directeur, est un homme de tête et de mérite ; j’ai cru me trouver dans une famille, tant les enfants sont traités avec bonté.

Côtes-du-Nord ; arr. de Dinan. — Partout les écoles des frères ont obtenu une incontestable supériorité, et sont devenues promptement florissantes. Toutes se recommandent à la confiance publique par la bonne tenue, par la régularité des exercices, par la propreté des cahiers des élèves ; il faut ajouter : et par l’autorité que donne aux maîtres une vie régulière et pure, un zèle que soutiennent constamment les motifs les plus élevés, et aussi une position en quelque sorte indépendante à l’égard du public.

Haute-Garonne ; arr. de Villefranche, cant. de Revel. — Sur sept écoles, il n’y en a qu’une qui soit florissante : c’est celle que dirigent, au chef-lieu, les frères de la doctrine chrétienne. Cette école, comme presque toutes celles du même genre, est remarquable par l’ordre et l’ensemble qui président aux divers exercices. L’enseignement y est assez élevé ; il comprend, outre les notions ordinaires, la grammaire française, les éléments de la géométrie pratique et le dessin linéaire.

Loire ; arr. et cant. de Saint-Étienne. — Les frères de la doctrine chrétienne, établis depuis long-temps dans le chef-lieu, y ont une prépondérance et des succès marqués. Leur personnel est bien composé, et sans cesse instruit et tenu en haleine par un chef extrêmement habile et zélé, le frère Dugave.

Moselle ; ville de Metz. — Les services que rendent partout les écoles des frères sont incontestables ; mais elles conservent encore quelques pratiques qui pourraient être modifiées : de demi-heure en demi-heure on interrompt la classe pour faire une prière. J’ai vu aussi les enfants se succéder, par groupes de trois ou quatre à un prie-dieu isolé, où ils passaient six ou huit minutes à dire, à voix basse, un rosaire. La messe tous les jours, et une prière à l’entrée et à la sortie ne suffiraient-elles pas ? — Quant à l’enseignement, celui des frères a dû se ressentir de l’impulsion donnée depuis trois ans : les livres publiés par la congrégation me semblent meilleurs, excepté les alphabets ; mais les matières de l’enseignement sont encore les mêmes, à Metz, du moins, où je ne vois ni dessin linéaire, ni géographie ; la calligraphie est la partie la mieux soignée ; enfin, les écoles sont sensiblement moins en progrès que celles de Sedan, Charleville et surtout de Réthel, que j’ai visitées cette année.