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Puy-de-Dôme ; arr. de Riom, cant. de Pont-au-Mur. — Ayant peu d’élèves en hiver, et quelquefois point du tout, certains maîtres se livrent au commerce, vont dans les foires vendre différents objets, tels que rubans, toiles, etc.

Pyrénées-Orientales ; arr. de Perpignan et de Prades, cant. de la Tour-de-France, de Saint-Paul et de Prades. — M. N***, instituteur à T....., exerce la profession de chirurgien. M. N***, instituteur communal à M…, est officier de santé, barbier (les samedi et dimanche). M. N***, instituteur à E…, exerce les fonctions d’officier de santé, qui lui laissent peu de moments disponibles.

Bas-Rhin, arr. de Strasbourg. — Un cordonnier, un tisserand, qui savait à peu près lire et écrire, et qui chantait au lutrin plus fort que les autres, ouvrait une école avec la protection du curé, sans renoncer pour cela à sa première profession, et cette double industrie restait en quelque sorte héréditaire dans la famille. J’ai encore trouvé quelques exemples de ce cumul, qui ne blesse en rien l’opinion du pays.

Vendée ; arr. de Fontenay, cant. de Luçon. — À Triaize, l’une des communes de ce canton, se trouve, outre l’instituteur inscrit au tableau, un nommé N....., muni d’un brevet du troisième degré et d’une autorisation du 4 août 1827, qui exerce le jour son état de maréchal-ferrant, et qui, pendant trois mois chaque hiver, pendant les soirées seulement, réunit une quinzaine de jeunes gens, auxquels il enseigne la lecture, l’écriture et le calcul.

Cher ; arr. de Bourges, cant. des Aix. — Séminariste, soldat, instituteur, changeant souvent de condition et de résidence, un peu singulier dans son langage et dans ses manières, le sieur N… paraît enfin vouloir se fixer dans le pays où d’abord il avait exercé et où il s’est marié.

Indre-et-Loire. — Les instituteurs sont en général étrangers au pays. Très-peu d’entre eux sont nés dans le département, et, même parmi ceux-là, on n’en voit guère qui exercent dans le canton de leur naissance. Il semble que l’instituteur soit nomade par caractère ; il y en a même, comme M. B..... de Restigny, ou comme M. Evenon, pour lesquels la vie est un voyage. M. Evenon, en particulier, est la représentation exacte du Solitaire de M. d’Arlincourt : je l’ai trouvé partout et nulle part. Je suis allé le chercher à Avon où il était venu des Essarts, après avoir déjà pratiqué bon nombre de communes. Il avait déserté son poste ; il est vrai que le surlendemain je le retrouvai à Parçay, mais il n’y était qu’en passant. Quelques jours après je le rencontrai successivement dans les communes de Saint-Christophe, Courcelles, Langeais. Tous les instituteurs ne sont pas si ambulants, mais en général leur mobilité atteste que leur position n’était nulle part supportable, ou que l’inconstance de leur caractère était bien grande.