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ment digne de remarque, surtout dans le siècle où nous vivons. Elle y croit encore à la magie, aux revenants, etc., etc. Cette superstition, fille de l’ignorance, est entretenue et propagée par l’enseignement d’une morale exclusivement religieuse. Dans toutes les communes, c’est le prêtre qui prescrit à l’instituteur la leçon morale. Presque dans toutes, celui-ci est l’humble valet de son curé : il n’agit, il ne pense, en quelque sorte, que par l’ordre de son curé. Les élèves n’ont entre les mains que les livres désignés par le prêtre ; et l’instituteur se ferait un crime de contrarier ses vues. D’ailleurs, il aurait trop à perdre à une scission. Le curé n’aurait qu’à dire un mot, et la plupart des pères de famille n’enverraient plus leurs enfants à l’école de son ennemi.

Hautes-Pyrénées ; arr. d’Argelles. — On ne trouve dans les maires, ni cette éducation, ni cette position de fortune qui seules peuvent inspirer le respect. Leur ignorance les met presque tous sous la dépendance des instituteurs, surtout s’ils les ont pour secrétaires, comme cela est assez général. Ici je dois signaler un grand abus qui existe dans le canton de Lourdes, on y trouve des instituteurs qui sont secrétaires de quatre, de cinq communes, etc.

Lot-et-Garonne ; arr. de Nérac, cant. de L........ — Personne, dans les communes rurales, n’est plus apte que l’instituteur à remplir les fonctions de secrétaire de la mairie. Son état l’oblige à une vie sédentaire, et les administrés sont sûrs de le trouver à peu près toujours sur les lieux.

Ce serait d’ailleurs justice, vu l’exigence de la plupart des conseils municipaux. Ici, l’on impose, à titre gratuit, presque tous les enfants de la commune ; là, on fait descendre la rétribution mensuelle à un chiffre si bas que, à part la certitude d’un traitement fixe, l’instituteur ne sera guère plus avancé qu’auparavant.

Ardennes ; arr. de Mézières, cant. de Charleville. — Les habitants de G....... ôtent à leur instituteur le sous-chantre qui le remplaçait à l’église pendant les heures d’école, on veut qu’il assiste à tous les offices, ce qui l’enlèverait à son école trois ou quatre fois par semaine.

Ardennes ; arr. de Vouziers, cant. d’Attigny. — Dans plu-