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tre à sa place un nouveau tout dévoué au curé, et dont au contraire le talent de chanter au lutrin est absolument l’unique. Ce dernier en outre, n’a ni brevet ni autorisation ; il est rejeté par le maire, père d’une nombreuse famille, et par une partie du conseil, qui redemande l’ancien ; mais la majorité, toujours influencée, tient pour l’autre, parfait honnête homme, à la vérité.

Marne ; arr. de Sainte-Menehould, cant. de Dommartin-sur-Yère et de Sainte-Menehould. — Au nombre des obstacles qui s’opposent le plus aux progrès de l’instruction primaire, il faut mettre les fonctions de secrétaire de la commune, de clerc, de chantre de l’église, de sonneur, de tambour. Ces fonctions accessoires améliorent sans doute le sort de l’instituteur, mais elles le dérangent continuellement et lui prennent une partie considérable du temps que réclame la jeunesse qu’il est chargé, avant tout, d’instruire et de faire travailler sous ses yeux.

Marne ; arr. de Vitry-le-Français, cant. de Neiltz-le-Maurapt. — Il est à remarquer que, dans beaucoup de communes, le traitement du chantre est compris dans le traitement de l’instituteur, quoique fixé au minimum de la loi.

Meurthe ; arr. de Nancy, cant. de Vezelise.— Partout, l’instituteur est chantre, sonneur, secrétaire, appariteur, etc. La multiplicité de ces fonctions n’entraîne pas de grands inconvénients dans les petites communes, mais elle en a de très-graves dans les communes populeuses. Chaque jour, messes, services, offices retiennent l’instituteur des heures entières hors de son école.

Meuse ; arr. de Commercy. — La plupart des instituteurs sont en outre, chantres, secrétaires, sonneurs, etc., etc. Si, du peu de temps que l’école se tient, on retranche encore les heures qu’ils doivent consacrer à ces diverses fonctions, on trouvera combien est faible la somme des instants qu’ils donnent à la partie la plus sainte de leurs devoirs.

Meuse ; arr. et cant. de Commercy. — Le traitement est de 200 francs. J’ai bien expliqué à presque toutes les autorités que ces 200 francs, voulus par la loi, étaient uniquement pour donner l’instruction aux élèves de la commune, pendant l’année scolaire, qui est d’environ dix mois.

Meuse, arr. de Commercy. — Presque partout on l’entend autrement. Ces 200 francs seraient pour instruire, chanter, sonner ; si bien que, dans plusieurs communes, on cumule tout pour atteindre les 200 francs. Ainsi, 110 francs fixes ; 40 francs, secrétaire ; 50 francs, chantre et sonneur. J’ai pensé, et dit, que l’administration supérieure réformerait ce cumul, en exigeant les 200 francs fixes, plus le salaire de chantre, sonneur, secrétaire, si l’instituteur a toutes ces charges…