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Vaucluse ; arr. d’Apt. — Presque toutes les communes ont aussi voté un trop grand nombre d’élèves gratuits, et ont de plus fixé à un prix trop modique la rétribution, mensuelle. Je ne citerai qu’un exemple : la commune de Lourmarin qui n’est composée que de seize cents âmes, et dont le terme moyen des élèves qui fréquentent les deux écoles s’élève à soixante-dix enfants ; dans cette commune, dis-je, le conseil municipal a voté soixante-cinq élèves gratuits, et a fixé la rétribution mensuelle à 2 francs. Que fera l’instituteur communal pour vivre et pour s’entretenir ?

Yonne ; arr. d’Avallon, cant. de Vezelay et de Dommecy-sur-Cure. — Une délibération du conseil municipal, du 10 novembre 1852, porte que l’instituteur sera tenu d’admettre dans son école cent seize élèves indigents. Cette condition m’a paru exorbitante pour les 200 francs qui lui sont alloués, comme traitement.

Basses-Alpes ; arr. de Forcalquier. — Or, l’abaissement du prix de la rétribution opéré par plusieurs conseils municipaux est si excessif, qu’il ne resterait point à des instituteurs communaux des moyens suffisants d’existence. Dans certaines communes, la rétribution était de 2 à 5 francs, elle a été fixée à 50 et à 75 cent., et l’instituteur perdrait deux ou trois fois cent pour cent, qu’il recevait de la commune ; il en résultera que les instituteurs, qui ont de la capacité, aimeront mieux conserver leur position actuelle, que d’être chargés de la direction d’écoles communales.

Gers ; arr. d’Auch, cant. d’Audi. — La loi, en s’occupant du traitement de l’instituteur, a voulu améliorer sa position et le mettre à l’abri du besoin. Il est encore à craindre que, dans les délibérations des conseils municipaux, le nombre des élèves gratuits ne soit tellement exagéré et la rétribution exigible fixée à une somme si modique, que la position de l’instituteur n’en devienne pas meilleure : c’est ce qui est arrivé dans la commune d’Arbessan.

Landes ; arr. de Saint-Sever, cant. d’Aire. — Dans la plupart des communes, les conseils municipaux, en votant les 200 francs exigés par la loi, après avoir imposé aux instituteurs l’éducation gratuite d’un très-grand nombre de pauvres, ont cru devoir diminuer le modique salaire payé jusqu’à ce jour par les élèves non gratuits, les 60 c., 50 c., ont été réduits à 50 c., 40 c., et plus bas. Ainsi, dans un grand nombre de communes, les instituteurs, déjà si malheureux, ne gagne-